Arbitrage de tournoi



Cette page est le début d’une longue série concernant l’organisation de tournois de poker Texas Hold’em No Limit ainsi que les règles qu’il est préférable de connaître lorsqu’on s’engage dans un tournoi.
Bien évidemment, pour certains, la plus grande expérience des tournois se fait surtout sur Internet où tout est mâché et vous permet de jouer sereinement sans avoir à connaître forcément ces règles.
Ce qui va être énoncé dans cette rubrique est tiré en partie du TDA, Tournament Director Association, avec quelques fois des nuances sur certains points. Le TDA est un organisme créé par Matt Savage, Jan Fisher, Linda Johnson, and David Lamb. Cette association a la particularité d’avoir établi les règles du poker moderne. Ces règles font office de lois dans de nombreux pays. Cet organisme est le mieux placé pour pouvoir édicter les règles internationales du poker, et il est important que chaque organisateur s’y réfère.

Voici donc des choses importantes à connaître.


PROCEDURES DE TOURNOI


Vous venez de vous qualifier pour un tournoi en cercle ou casino, ou vous vous lancez dans le grand bain en payant directement votre premier buy-in…

Le problème, c’est que votre inexpérience vous fige dans un grand stress, de part différents facteurs : Affronter des joueurs en vrai, être jauger lors de mouv, faire des erreurs de comportement à table, l’incompréhension de certains termes, la méconnaissance du sizing (savoir engager les bonnes mises au moment opportun selon la situation), les interventions des floors, voire pire, du directeur de tournoi, la peur de perdre rapidement car on a quand même fait le déplacement plus ou moins long…

Tous ces facteurs génèrent donc de l’anxiété qui, à part si vous êtes un sur-doué, ne vous font pas jouer votre meilleur poker.
Voici donc quelques procédures de tournoi pour vous aider à affronter cette première fois.

L’INSCRIPTION


Lorsque vous arrivez sur le lieu du tournoi, vous devez forcément vous inscrire, ou confirmer votre inscription. Vous passez donc au desk d’accueil où les organisateurs vous remettrons un bracelet (votre sésame d’entrée dans la poker room), un reçu comme quoi vous avez payé votre buy-in (surtout en casino), éventuellement un ticket indiquant aléatoirement votre N° de table et de siège.

TIRAGE AU SORT

Comme dit précédemment, deux possibilités :

1-     Lors de votre enregistrement, les organisateurs peuvent effectuer ce tirage au sort directement par l’ordinateur, ou bien par le biais d’étiquettes pré-imprimées.

2-     Autre possibilité, une fois que vous arrivez dans la salle de jeu, un des floors vous fait tirer une étiquette dans un récipient qui déterminera votre table et votre siège

Une fois ce tirage au sort effectué, vous pouvez, sur ordre du directeur de tournoi, vous installer à votre place et attendre patiemment le shufle up and deal (mélange et distribution des cartes).




LES BLINDS


Contrairement au Cash Game dans lequel les blinds n’augmentent pas, en mode tournoi, les organisateurs calculent ce qu’on appelle la structure du tournoi et déterminent, par ce biais, grosso modo, l’heure de fin du tournoi avec une précision assez déconcertante.

Les blinds, donc, en anglais, « aveugle », sont des mises obligatoires de jetons que chaque joueur engage obligatoirement une fois par tour, sans avoir vu ses cartes au préalable. On distingue donc la petite blind « Small Blind » et grande blind « Big Blind », la BB étant le double de la SB.

Ces blinds augmentent régulièrement à intervalles de temps réguliers.

On dira qu’une structure est rapide lorsque les blinds augmentent tous les quarts d’heure ou 20 minutes.

On parlera d’une structure deep lorsque cet intervalle est de 45 ou 60 minutes avec 10000 jetons ou plus au départ.

EQUILIBRAGE DES TABLES

Le principe du tournoi est que les joueurs se font éliminer au fur et à mesure que le temps et les blinds passent. Il se peut donc, à un moment donné, qu’il y ait des « trous » dans certaines tables. 10 joueurs dans certaines, ou 8 dans d’autres. Ceci est parfaitement injuste pour les joueurs étant à des tables où se trouvent peu de joueurs, car ils vont devoir payer les blinds plus souvent que les autres. C’est pourquoi, dans un soucis d’équité, les floors procèdent à ce qu’on appelle le rééquilibrage des tables, pour n’avoir qu’un delta de 1 joueur à chaque table (9/10 ou 8/9 ou 7/8…).

Quel est le mode opératoire du rééquilibrage ?

Lorsque le floor veut déplacer un joueur d’une table à une autre, il procède de la façon suivante : Il déplace le joueur qui, au prochain coup, va être de Big Blind. Il l’emmènera ensuite vers la table à rééquilibrer et placera ce joueur le plus proche de la Big Blind pour qu’il puisse la payer le plus tôt possible.

Nous pouvons imaginer, dans le futur, que le TDA nous propose un autre mode opératoire en plaçant ce joueur le plus loin de la big blind … C’est en tout cas mon souhait, car ce joueur déplacé écope de la double peine : Changer de place alors qu’il commençait à bien connaître ses adversaires et lui faire perdre cette connaissance qu’il va falloir réapprendre sur une autre table, et en plus, il va falloir qu’il paye très rapidement sa Big Blind. Et bien non, je pense qu’il serait judicieux de lui faire une fleur en le positionnant le plus loin de la Big Blind, lui permettant d’avoir une petite compensation par rapport au désagrément d’avoir été déplacé.


CHIP RACE


Imaginons que vous démarriez le tournoi avec 5000 jetons, composés de jetons de 25, 100, 500 et 1000.

A un moment donné, les blinds vont être élevées, et vous n’aurez donc plus l’utilité d’avoir des jetons de valeur 25. Pendant une pause, les floors profiterons de votre absence pour procéder au CHIP Race des 25, « la course au jeton ». Quesaquo ?

Et bien ceci veut dire qu’ils vont complètement éliminer ces jetons du tournoi pour les remplacer par des jetons de valeur plus forte.

Si il vous reste, avant la pause, 4 jetons de 25, le floor les remplacera par un jeton de 100.

Si il vous reste 1, 2 ou 3 jetons de 25, il procèdera à un tirage au sort avec les autres joueurs dans la même situation en donnant autant de carte qu’il vous reste de jetons 25, puis il regroupera tous ces jetons « orphelins » pour les remplacer par des jetons de 100 en arrondissant à la valeur supérieure ou inférieure (selon les lieux et casinos) pour les répartir. En d’autres termes, si il en regroupe 15, il pourra répartir 4 jetons de 100 aux 4 joueurs ayant tirés les plus grosses cartes. Un jeton par joueur maximum. En cas d’égalité, c’est à dire si il ne peut pas départager deux joueurs car ils ont chacun un valet qui est leur plus forte carte, il utilisera la hauteur des couleurs de cartes (dans l’ordre, Pique-Cœur-Carreau-Trèfle), pour les départager. C’est le seul cas au poker où on utilise les couleurs des cartes.


LE TIME

Une importante décision doit être prise par un joueur dans un coup. Il réfléchit, réfléchit, réfléchit encore et encore, et l’heure tourne, impliquant une prochaine augmentation des blinds. Vous décidez alors d’arrêter la réflexion de ce joueur pour qu’il prennent enfin une décision en demandant le time. Comment faire ?

La demande du time au croupier ou à un floor implique que le joueur en pleine réflexion ait eut vraiment le temps de réfléchir. Si vous demandez le time au bout de 30s, ça sera assez mal vu et peut-être refusé par le floor. Il faut respecter une limite de temps raisonnable avant de le demander. Une fois accepté par le croupier ou le floor, un décompte d’une minute et 10 secondes sera fait, à la fin duquel, en cas de non prise de décision, la main du joueur en pleine réflexion sera "brulée".

La condition sinequanone pour demander le time est d’avoir été présent lors de la distribution des cartes et avoir participer à ce coup. Un joueur ayant été absent au début du coup et n’y ayant donc pas participé ne peut prétendre pouvoir demander le time. Ceci implique que si vous n’êtes plus dans le coup mais que vous y avez participé au début en ayant reçu vos cartes, vous pouvez y prétendre.



La suite bientôt...




 


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